mardi 4 septembre 2012

Intro de la superbe histoire de Lucas ;)




Je posais le dernier des cartons sur la moquette bleue de ma nouvelle chambre. Ma sœur Victoire de onze ans  y déboula presque aussitôt, râlant comme à son habitude :
-          - Non, mais tu vois, je n’ai rien contre ma nouvelle chambre, mais je constate juste que c’est encore la pièce la plus petite de la maison !
-          - Les toilettes sont plus petites…
-         -  Non, mais qu’et-ce que tu peux être con ! On peut jamais parler avec toi ! Et pourquoi t’as la pièce la plus grande, hein ?
-         -  Parce-que, je suis le plus grand, le plus intelligent et le plus beau, et maintenant, sans t’en offenser, princesse, j’aimerais que tu te tires de ma chambre !
-         -  Non, d’abord papa est le plus âgé et il fait deux centimètres de plus que toi, il a fait de brillantes études scientifiques, ce dont tu ne seras jamais capable avec ton minable bac ES et il est mille fois plus beau que toi ! Sinon ça ferait longtemps que tu te serais trouvé une copine ! Na ! Bien fait pour ta gueule !
-          - Tire-toi !
-         -  Oh, mais tu prends facilement la mouche, toi ! Bon si tu passais moins de temps dans les mangas et autres animes tu pourrais être beaucoup plus intelligent et attrayant ! Papa dit que ce genre de choses ça fait des idiots !
-        -   Dégage !
Je la voyais reprendre sa respiration. Avant qu’elle ne puisse dire un mot je la poussais dehors à coups de chaussures. Je refermais la porte et me laissait glisser le long de celle-ci. Ma mère allait probablement débouler comme à son habitude. Mais de toutes les villes de France, pourquoi avait-elle dû être transférée à Versailles ? D’accord, c’est proche de Paris mais une ville de bourgeois, c’était une ville de bourgeois catholiques anti-mangas ! Du moins c’est ce que je croyais. Qui allait prévoir que tous mes préjugés allaient être détruits par leurs existences mêmes ? C’est le journal de ma vie de terminale ES dans un « super lycée », comme le disait ma mère. Je ne pense pas présenter mes parents, ils se présenteront eux-mêmes au fil de mon année. Je pense que ma sœur est déjà assez présentée et que son caractère de petite peste a été assez mis en avant ! Plus j’y réfléchissais moins je voyais un moyen efficace pour me sortir d’un ennui évident. Je m’écriai, alors, dans un immense désespoir :
-          - Que faire !
-          - Commence par finir ce que tu as commencé, me hurla ma mère depuis la cuisine.
-         -  J’ai rien commencé je te signale !
-         -  Vide tes cartons ! Et plus vite que ça ! Je veux que ta chambre soit nickel pour la rentrée ! Et elle a lieu demain !
-         -  Et rappelle-moi pourquoi on s’y est pris aussi tard pour le déménagement ?
-          - Tu vas me parler sur un autre ton, jeune homme, hurla-t-elle hors d’elle en ouvrant brusquement la porte de ma chambre.
Voir ma mère dans un tel état était quelque chose d’effrayant. Je me rattrapais :
-          - Mais c’est vrai que d’emménager la veille de la rentrée, ce n’est pas la mer à boire ! Je vais ranger ma chambre.
Elle claqua la porte de ma chambre sans ajouter un mot. Me laissant seul avec mes démons. Il commençait à pleuvoir. La vie ici allait s’avérer très… excitante ?! 

Lucas.